Histoire

Ce promontoire rocheux surplombant le bas de la vallée de l’Arve a probablement été aménagé dès le Ve siècle par les Burgondes qui choisissaient des sites stratégiques pour s’installer. La ville prend véritablement son essor au début du XIᵉ siècle lorsqu’à la suite d’une défaite militaire contre l’empire germanique en 1032, le comte de Genève s’y installe avec sa famille, ses conseillers et des familles nobles. La Roche tient alors le rôle de capitale du comté du genevois durant deux siècles avant de passer le relais à Annecy. Le donjon circulaire, symbole de la ville, est élevé dans le dernier tiers du XIIIᵉ siècle au sommet d’un bloc erratique, issu de l’écroulement de la pointe d’Andey sur le glacier il y a plus de 25 000 ans. C’est cette roche qui a donné son nom à notre ville, le Foron n’y sera accolé officiellement qu’en… 1961 !

Ville de foires et marchés à l’architecture typique, elle est dotée de deux maisons fortes en sus du château et de fortifications régulièrement renforcées, principalement en 1320 ; ses actes de Franchises sont officiellement rédigés en 1335.

Le comte de Savoie achète le comté du genevois au tout début du XVᵉ siècle : La Roche devient alors une baronnie dans les terres de ce comte puis duc, la Savoie étant érigée en duché en 1416. La cité se développe et prospère.

Malgré les difficultés du XVIᵉ siècle – occupation française de la Savoie de 1536 à 1559, des incendies en 1507 et en 1530, deux épidémies de peste (1542 et 1587) et une longue guerre contre Genève – La Roche s’embellit avec un style d’architecture renaissance et donne une place de choix à son enseignement en lui affectant une belle bâtisse au pied du château, dans laquelle se trouve aujourd’hui la médiathèque municipale.

Au début du XVIIᵉ siècle, pour renforcer le catholicisme face au protestantisme venu de Genève, en plus des chanoines de l’église collégiale La Roche accueille trois nouvelles congrégations religieuses : des capucins qui bâtissent leur couvent au pied du château, des jésuites chargés de l’enseignement ainsi que des bernardines, installées dans le château du Saix avant la construction de leur couvent dans un faubourg de la ville. En 1682, La Roche devient marquisat : voilà de quoi mécontenter les rochois qui voient d’un mauvais œil le fait de dépendre du marquis de Graneri, de Turin, et non plus directement du duc de Savoie !

Conséquence d’une autre défaite militaire, la Savoie est occupée par les troupes espagnoles de 1742 à 1749 et La Roche en subit le fardeau. Elle en sort fatiguée, dégradée, affaiblie, démantelée d’une grande partie de ses anciennes fortifications. Il faut alors améliorer son aspect et son hygiène. À la suite d’un dernier gros incendie dans la rue Perrine en 1751, la décision est prise de modifier l’architecture médiévale en supprimant les grandes avancées de toits ainsi que les galeries et arcades en bois en commençant par cette rue ; ces travaux s’échelonneront dans le reste de la ville jusqu’à la fin du siècle suivant. Un nouveau clocher est érigé sur sa tour de pierres de taille datant de 1575. Il sera détruit quelques décennies plus tard lorsqu’en 1792 les troupes révolutionnaires françaises entreront en Savoie.

L’urbanisation s’accélère au XIXᵉ siècle et gomme encore des éléments médiévaux. Le clocher à bulbe renait alors que les couvents changent de fonction, devenant séminaire, école ou hôpital. Un nouveau quartier voit le jour avant 1850 dans un style néoclassique typique de cette époque sarde avec la Grenette d’abord en 1831, puis l’Hôtel de Ville achevé en 1847 et enfin une rue bordée d’arcades s’ouvre dans les vieux remparts pour relier l’ancien cœur de ville devant l’église à ce nouveau cœur de ville moderne.

En 1860, Nice et la Savoie sont annexées par la France : La Roche se trouve désormais en plein cœur d’un nouveau département français, la Haute-Savoie. Les moulins d’autrefois laissent progressivement place à d’autres industries, un grand pont relie plus facilement les deux rives du Foron, le train arrive dès 1883 et en 1885, grande fierté, La Roche est la première ville de France à installer un éclairage public électrique grâce à l’énergie hydraulique. L’importance de l’enseignement à La Roche, déjà mentionné dans des textes médiévaux, perdure : à la fin du XIXᵉ puis au XXᵉ siècle, le nombre d’écoles augmente significativement.

Toujours vivante, toujours animée, La Roche-sur-Foron ne cesse d’évoluer tout en préservant ses riches traces du passé !